09 février 2007

Quand la révolution des consciences passe par l' investigation tranquille de l'inconscient


The power of prayer - by Akiane -Jacques Chirac appelait, hier, à "une révolution des consciences pour sauver la terre" ; s'il n'était pas à la tête d'un système devenu quasiment inoxydable, je pense qu'il aurait pu poursuivre et dire "sauver par la même notre terre intérieure, soit notre âme".
Les deux, la planète et notre âme, sont liées bien évidemment. La notion "terre" tout comme celle de "matière", est comme l'écrivait Marie-Louise Von Franz, "une simple représentation archétypique parmi d'autres, dérivée de l'archétype de la Grande Mère". Je rappelle que les représentations typiques de cet archétype, comme l'a exprimé Jung, sont celles de la mère, de la grand-mère, de la nourrice, de la bonne d'enfants, de l'aïeule, de la déesse, de la Vierge Marie, de la Sophia. Elle est également le paradis, le royaume de Dieu, l'Eglise, le morceau de terre, le ciel, la terre, la forêt, la mer, les eaux stagnantes, les enfers, la lune, le champs, le jardin, l'arbre, la fleur, le mandala…
Psychologiquement, elle désigne en fait un élément protecteur, bienveillant, qui "donne support", qui fertilise et qui nourrit.

Cette présentation de la terre me place à des années lumières du discours politique actuel, je sais ; et pourtant, à bien y regarder, je trouve très regrettable que le chef de l'Elysée lance cet appel seulement maintenant alors qu'il est, dans les esprits, pratiquement éjecté du pouvoir…Car son expression "révolution des consciences" me semblait être une formule toute trouvée pour frapper les esprits et tenter ainsi, un tant soit peu, de sauver notre société très déglinguée !

Pour ma part, je vais continuer à tenir un discours très anachronique, médiatiquement parlant, et vous (re)dire juste quelques instants tous les espoirs que je place sur l'existence très méconnue de l'inconscient spirituel. La révolution des consciences chez l' homme doit passer, selon moi, par la découverte de celui-ci. Je ne pense pas que son champ de connaissance soit uniquement réservé à une classe d'initiées ou d'érudits élus.

Dans un monde où les institutions en place encadrent de moins en moins le citoyen dans ses choix, décisions et réflexions, il n'est que temps, je pense de se mettre à accroître la connaissance que nous pouvons avoir de nous-mêmes. Dans le langage de la psychologie des profondeurs, cela signifie : établir une relation consciente avec son inconscient. Les cas cités par Jung dans lesquels les personnes qu'il suivait, arrivaient par exemple "à s'affranchir elles-mêmes de l'esclavage où leurs problèmes les maintenaient, et atteignaient des niveaux supérieurs de développement et d'intégration psychiques", sont innombrables. L'existence d'une réalité spirituelle psychique au sein de l'inconscient collectif ne peut plus être mise en doute. Je veux parler bien entendu du processus naturel d'individuation qui constitue la méthode de guérison que Jung n'a cessé de décrire et de commenter. L'inconscient est le siège d'une réalité transpersonnelle. Ce processus permet d'atteindre la pleine maturité, et la guérison par l'expression de la totalité de sa personnalité. Ce processus, principe-clef de sa méthode est dépeint pas Jung comme étant inconscient et autonome. Le mental conscient ne peut choisir quand le processus endormi dans l'inconscient se réveillera. Ce processus survient tout seul et de lui-même. Son déclenchement peut aussi nous être signifié par les rêves, bien sûr.

Voilà ce qu'écrivit Jung
"L'art de laisser les choses arriver d'elles-mêmes, l'action par l'inaction – laisser les choses se faire d'elles-mêmes, comme le disait Maître Eckart, devint pour moi la clé de la porte d'accès à la voie. Nous devons être capable de laisser les choses se produire d'elle-même dans la psyché. Chez nous, il s'agit d'un art que la plupart des gens ignorent totalement. La conscience ne cesse d'interférer, d'aider, de corriger et de nier, ne laissant jamais se développer en paix le processus psychique".

L'inconscient, en s'unissant à la conscience, peut nous guider vers notre Soi, ce processus tranquille qui consiste à construire une individualité réunifiée et stabilisée dans sa totalité. Mais comment réagira l'individu qui se voit embarqué dans un tel processus ? Est-ce qu'il va se braquer, se crisper, résister au changement, feindre de ne rien voir, afin de bien s'assurer que tout est bien resté comme avant ? Ou bien plutôt va t-il s'accorder le droit et le courage d' entrer dans la vraie quête de l'être.

Bien évidemment, avant que l'on se sente directement concerné ou appelé vers cette transformation de soi, on fait bien d'œuvrer pour une croissance écologique à l'échelle mondiale, laquelle assurera un meilleur avenir à notre planète-terre. Mais à l'intérieur de nous-même, je pense que si l'on portait davantage d'écoute à ce qu'a à nous dire notre inconscient spirituel, alors nous nous mettrions à avoir bien moins, tous et toutes une peur bleue et angoissée de ce que l'avenir, sous toutes ses formes, nous réserve….



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