18 octobre 2013

L'histoire du Diable


Un dictionnaire sur l'histoire du Diable que je vous recommande. De surcroît, remarquablement écrit par Alain Rey, personnalité emblématique des dictionnaires français. Certes, vous n'y trouverez pas les très subtils commentaires que délivre habituellement la "science jungienne", néanmoins cet ouvrage peut servir d'inspiration et permet de suivre la chronologie historique des déguisements du mal. Rappelons que la rencontre avec le mal est un aspect majeur de la réalisation du soi décrite par la psychologie jungienne.

Voici également le lien de l'émission de radio sur France Inter qui lui était consacré hier :

16 octobre 2013

Récapitulatif et introduction aux métamorphoses


J’ai beaucoup parlé de libido, de pensée imaginative et primitive, je vous propose avant de pouvoir compléter ce panorama par le processus de transformation de la libido un petit billet récapitulatif et introductif. 

La pensée imaginative représente l’aptitude que possède l’esprit humain à s’exprimer en images et symboles ; elle s’observe dans la pensée primitive, dans la pensée de l’enfant, riche aussi en produits imaginatifs. Elle est à l’œuvre chez l’adulte également dans les rêves, nocturnes et diurnes (rêveries). Elle s’observe aussi chez le sujet névrosé qui lorsqu’il refoule provoque la production de symboles au moment du reflux de la libido vers des voies anciennes.

La pensée imaginative correspond enfin, au mode de pensée de l’inconscient collectif, qui contient la libido formant les instincts ou les archétypes. Le champ de connaissances des archétypes constitue un vaste domaine dont je n’ai pas encore abordé l’analyse. Je me bornerais à dire pour l’instant que l’archétype représente les briques de base spécifique à la nature humaine - de notre monde représentatif et qui détermine la forme et la fin de l’instinct. Jung parle de « structure cérébrale héritée qui, dans ses contours généraux est la même chez tous les être humains ».

D’où selon Jung toujours, l’invention des mythes primitifs qui ne sont pas une invention de la conscience mais une projection de l’inconscient collectif. Ce qui permet de comprendre pourquoi nous retrouvons partout dans le monde les mêmes motifs mythiques.

Il y a un dernier point non des moindres que je n’ai pas abordé encore, qui est celui du processus de transformation de la libido. Vaste et complexe processus qui mérite que l’on s’y attarde longuement.

De plus, la science analytique freudienne nous a davantage habitué à porter notre attention sur la notion de développement psychosexuel plus que sur celle de la transformation de la libido. Le développement psychosexuel chez Freud correspond, je le rappelle, à des étapes de croissance au cours desquelles chez l’enfant la libido subit une sorte d’expansion en relation avec une série de parties du corps dites les zones érogènes ; dans l’ordre chronologique,  ces zones sont la bouche, l’anus, et les organes génitaux.

Dans la névrose, là où Jung voyait par exemple, la libido prendre une autre forme d’activité, soit une transformation de la libido en l’occurrence par la production de symboles – c’est cela que je vais développer dans mes prochains billets - Freud voyait lui l’intervention de l’activité infantile faisant retour soit à cause d’un passage psycho-sexuel non réussi, soit à cause d’un arrêt du développement dit régression ;  par exemple une fixation incestueuse.

L’approche jungienne, je crois, ne sert pas à écarter simplement le règne de l’unilatéralité autrement dit du « un seul instinct tout puissant » ; cette approche s’avère être très déstabilisante aussi. C’est pourquoi Jung nous dit par exemple : « la vie éternellement changeante de l’âme représente une vérité plus forte, mais aussi moins confortable, que la sécurité rigide d’une doctrine. Cela ne simplifie pas le problème. Pourtant cela nous délivre du cauchemar du « Ce n’est que… ».