J’ai lu ce matin dans les journaux que la tentative de Trump pour négocier une trêve avec Poutine a échoué. Son entêtement à vouloir continuer la guerre m’a inspiré ce texte :
Vladimir Poutine ne pense pas seulement en stratège : il agit comme une figure mythologique. Comme l’Ouroboros, le serpent qui se mord la queue, il rêve d’un cercle clos où rien ne doit lui échapper. L’Ukraine, la Géorgie, les anciennes républiques soviétiques : autant d’“enfants” qu’il veut réabsorber pour préserver l’illusion d’un corps indivisible.
On retrouve chez lui la logique d’Ouranos qui refusait à Gaïa d’accoucher, ou de Chronos qui avalait ses enfants par peur d’être détrôné. C’est le vieux père dévorateur, plus archaïque que politique, qui préfère étouffer la vie plutôt que d’affronter la séparation.
Mais, comme toujours dans les mythes, le cercle finit par se briser : l’histoire ne se laisse pas enfermer dans un parc à thème impérial. Poutine est nostalgique d’Ouroboros’land — un Disneyland de l’archaïque, où l’on s’illusionne en croyant que l’on peut arrêter la naissance du nouveau.
Il s’agit du combat éternel entre les forces de vie et celles de destruction. Espérons que les forces de différenciation ou de vie triompheront. Ce serait la version la moins désastreuse, car, même si les forces de la mort ouvrent sur un avenir nouveau, puisque la vie ne peut jamais disparaître, cela reste l’option la plus chaotique et la plus meurtrière pour les êtres humains.
Voici une autre réflexion qui me vient à l’esprit, ne sommes-nous pas de simples pions devant les forces archétypales ? Et pourtant, les desseins de ces puissances ne peuvent être accomplis qu’à travers les actions humaines. Dans la mythologie, les divinités ne font-elles pas subir leur colère aux mortels qui transgressent leurs lois et leurs règles ? Ce temps, antérieur à la différenciation, ne semble pas avoir totalement disparu. Il demeure, toujours inconscient, dans la psyché, soit sous la forme de fantaisies, soit dans le monde sous celle de propagande.
Enfin, l’entêtement non moins fort et très puéril de Trump à vouloir à tout prix obtenir le prix Nobel de la paix a de quoi nous inspirer aussi une Disneyland City de lui-même !
Sa Disneyland City n'est pas un lieu de réconciliation, mais un théâtre narcissique ; un empire de carton-pâte où la gloire personnelle est érigée en diplomatie.
Face à lui aussi, nous mesurons combien la politique moderne est travaillée par des archétypes anciens : le roi enfant, capricieux et joueur, qui veut que tout l’univers soit son propre terrain de jeu…