20 juin 2025

Dominer n'est pas connaître - Quand l'oubli de la psyché nourrit le chaos du monde -

 



Voilà ce que le spectacle de guerre, désolant et effrayant, qui se dresse devant nos yeux aujourd’hui m’inspire ; une réflexion que je relie profondément à la psychologie des profondeurs de Jung. 

Chez l’homme, la nature, c’est son essence. Non pas au sens biologique ou utilitaire, mais au sens profond de ce qui l’anime : sa psyché, son âme vivante. 

Pourtant, depuis des siècles, l’importance de connaître la nature de l’homme en lui-même a été largement sous-estimée. 
Nous avons exploré le monde en n’écoutant qu’une seule voix : celle de la raison. 
Nous nous sommes appuyés sur les grandes idées philosophiques, les dogmes religieux, les certitudes scientifiques, et aujourd’hui, sur la logique consumériste du tout-économique, du tout-marchand. Acheter, vendre, produire, consommer — voilà notre quotidien. 

Mais la vie ne se résume pas à l’économie. 

Nous ne cherchons pas à connaître la nature : nous cherchons à la maîtriser. 

L’avènement des machines, les prouesses techniques et technologiques, nous ont donné l’illusion d’une toute-puissance. 
Mais à quel prix ? Surpopulation, crise écologique, violence omniprésente et retour des guerres épouvantables… Voilà où nous a menés cette volonté de domination, cette fuite en avant vers un contrôle total du vivant. 
 
Or, dans cette course, nous avons oublié d’écouter : la nature. 
La nature, disait Jung, c’est ce qui parle. Elle nous parle à travers les rêves, les symboles, les visions — tout un langage que seule la psyché peut réellement entendre. 

Mais notre monde moderne a relégué la psyché au second plan, comme une chose fragile, floue, presque dérangeante. 
Et pourtant, c’est elle qui pourrait nous aider à affronter le désordre de notre époque. 

En voulant soumettre la nature à notre volonté, nous avons négligé notre propre essence. Nous avons tenté de maîtriser le monde extérieur sans jamais plonger dans sa profondeur — ni dans la nôtre. 

Les guerres qui se multiplient, les barbaries qui ressurgissent ne sont que le reflet de cette ignorance : des hommes qui continuent de lutter pour dominer les autres, incapables de reconnaître que ce n’est pas la nature que nous dominons — c’est elle, non reconnue en nous, qui continue à nous dominer. 

Tant qu’on domine sans comprendre, qu’on agit sans écouter, les forces brutes — en nous et autour de nous — restent livrées à elles-mêmes. 
Non transformées, elles détruisent. 
Non reconnues, elles nous gouvernent. 
Car ce qu’on refuse d’éclairer devient ce qui nous engloutit. 

Dominer, ce n’est pas connaître. Et si nous dominions vraiment la nature, alors pourquoi serions-nous, aujourd’hui encore, submergés par tant de violence, tant de guerres, tant de chaos ?



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire