En changeant le titre de mon blog, j’ai souhaité montrer mon
désir de faire connaître un peu mieux la branche de la psychologie que C.G.Jung
représente. Non pas que j’abandonne mon désir de parler de l’inconscient – loin
s’en faut - je souhaite simplement inscrire davantage mon propos à l’intérieur du
champ de la psychologie analytique de Jung.
Pourquoi l’appeler alors la
psychanalyse jungienne ?
Nous savons tous que la psychanalyse est très étroitement
liée au nom de Freud. La psychanalyse est bien sa création. Et qu’a t-il
créer ? Une méthode de soin fondée
sur la parole, une série de conceptions psychologiques, une théorie du
conflit ; conflit essentiellement psychosexuel, et qui montre au final la
puissance du désir – ce qui n’est pas peu. Nous savons aussi que Freud a payé
de sa personne pour pouvoir inventer la psychanalyse. Puisque sa propre analyse
a constitué le chantier de sa grande découverte : la terre noire de
l’inconscient. Il a su admirablement démontrer la logique « du système
psychique » incluant la vie de l’inconscient. L'inconscient, cet inconnu et grand
ravisseur de vérité dont on préfère ne rien savoir. La psychanalyse freudienne, ou bien devrait-on dire la méthode freudienne, permet de sonder l’inconscient dont le contenu est constitué
par tout le refoulé.
La psychanalyse jungienne établit un tout autre rapport avec
l’inconscient. Jung avait une perception beaucoup plus positive de
l’inconscient.
Voici ce qu’écrit Jung dans Problèmes de l’âme
moderne :
« Il semblerait que la cause des névroses serait la
suivante : elles apparaitraient parce que des souvenirs et des tendances
pénibles, appelés contenus incompatibles, seraient refoulés de la conscience et
rendus inconscients par suite d’une sorte de ressentiment moral reposant sur
des influences de l’éducation. Dans ces conditions, l’activité inconsciente de
l’âme, ce qu’on appelle l’inconscient, apparaît surtout comme un réceptacle de
tous les contenus gênants pour la conscience ainsi que de toutes les
impressions oubliées. Mais d’autre part, on ne peut pas non plus se fermer à la
constatation que ces contenus incompatibles proviennent de tendances
inconscientes ; ce qui signifie que l’inconscient n’est pas uniquement un
réceptacle, mais simplement la matrice de ces choses dont la conscience
voudrait bien se débarrasser. Nous pouvons même avancer encore d’un pas :
l’inconscient produit aussi, on les créant de nouveaux contenus. Tout ce que
l’esprit humain n’a jamais créé est issu de contenus qui furent en dernier lieu
des germes inconscients. Tandis que Freud insistait tout spécialement sur le
premier aspect, j’ai souligné le dernier sans cependant mettre en doute
l’existence du premier. Il n’est certes
pas sans importance que l’homme élude et cherche le plus possible à éviter ce
qui lui est désagréable et par conséquent oublie volontiers ce qui ne lui
convient pas ; il me semble cependant beaucoup plus important de
rechercher ce qui constitue effectivement l’activité positive de
l’inconscient ».
La psychanalyse jungienne insiste donc sur l’aspect positif
et créateur de l’inconscient. Et propose ainsi une pratique clinique qui diffère
de la doctrine freudienne.