Je voudrais signaler
la parution récente d’un ouvrage de C.G.Jung – Psychologie et Philosophie.
Ce livre contient cinq conférences données par Jung à l’âge de 21ans et 23ans, lorsque qu’il était étudiant à l’Université de Bâle. Jung prononça ses conférences dans le cadre de la société Zofingia. Société composée d’étudiants au sein de laquelle survenait régulièrement la tenue de discussions scientifiques. L’intérêt de ces écrits, ainsi que le souligne M.L. von Franz dans la préface, est de "montrer à quel point ses vues de jeunesse concordent avec sa pensée ultérieure et comment il tentera, finalement, tout au long de sa vie, de répondre aux questions qui l’agitaient alors".
Ce livre contient cinq conférences données par Jung à l’âge de 21ans et 23ans, lorsque qu’il était étudiant à l’Université de Bâle. Jung prononça ses conférences dans le cadre de la société Zofingia. Société composée d’étudiants au sein de laquelle survenait régulièrement la tenue de discussions scientifiques. L’intérêt de ces écrits, ainsi que le souligne M.L. von Franz dans la préface, est de "montrer à quel point ses vues de jeunesse concordent avec sa pensée ultérieure et comment il tentera, finalement, tout au long de sa vie, de répondre aux questions qui l’agitaient alors".
L’on découvre
surtout, avec bonheur, un Jung direct et engagé, celui qu’il était avant qu'il
ne se présente comme défenseur de Freud, autrement dit avant ses premiers
travaux de psychopathologie.
On aperçoit ainsi :
- Son combat précoce
contre le matérialisme. En voici un extrait :
"Le point de vue matérialiste et
sceptique adopté par l'opinion contemporaine constitue tout simplement la mort
de l'intellect. Il nous interdit de dépasser les frontières étroites qu'il
impose. Nous condamnant à collecter des données tirés de greniers déjà pleins à
ras bord. Nos microscopes se perfectionnent. Nous révélant chaque jour de
nouvelles complexités. Nos télescopes se font plus précis. Nous révélant aussi
de nouveaux mondes et de nouveaux systèmes. L'énigme pourtant resté entière ;
nous gagnons juste en complexité".
- Ses premières
intuitions sur l'existence "d'un
principe vital, l'âme, qui est intelligente et indépendante de l'espace et du
temps."
- Ses pensées
naissantes sur l'existence d'une réalité invisible, préfiguration de l'inconscient collectif.
"Il convient également de concevoir la
catégorie de la causalité (nom qu’il donne à l’instinct) comme un indice merveilleux et a priori qu’il existe des causes de
nature transcendantale, c’est à dire un monde invisible et inconcevable pour
nous, une continuation de la nature matérielle dans le royaume de
l’incalculable, de l’incommensurable, de l’indéchiffrable".
Sur la nature spirituelle
de l’instinct, il dit encore :
"l’instinct causal…/…est la religion. C’est
cet agent infiniment subtil qui libère l’homme de sa nature animale pour
l’élever vers la science et la philosophie et le conduire vers l’infini. Et
pourtant c’est un instinct".
- L'on reconnaît
aisément dans le texte qui suit ce qui deviendra plus tard les archétypes :
"La chose en soi est tout ce qui
échappe à notre perception.../ Le monde absolu ne se divise pas en deux
royaumes distincts, celui de la chose en soi d'un côté et le monde phénoménal
de l'autre. Tout est Un".
Cela signifie que le
principe de la chose en soi forme "une unité multiple". Comme il en va de l'archétype. Remarquons que Jung, sur ce sujet, revisite en profondeur le néoplatonisme.
- Figurent bien
entendu, ses idées sur l’existence de forces opposées. Pour M.F von Franz, c’est d'ailleurs la toute première fois où Jung en parle en terme notamment de combat qui sévit dans l’homme entre le monde intérieur et le monde extérieur.
Jung illustre l'existence de ce dualisme chez l'être connaissant par un texte
de Goethe :
Deux âmes, hélas, se partagent mon sein,
Et chacune d’elles veut se séparer de l’autre :
L’une, ardente d’amour, s'attache au monde
Par le moyen des organes du corps ;
Un mouvement violent entraîne l’autre loin de la
poussière,
Vers les hautes demeures de nos aïeux !
Personnellement j’ai trouvé ce livre captivant
à lire. Jung apparaît très passionné et inspiré. S’il y a une phrase que je
retiendrais de ses écrits de jeunesse, c’est celle-ci :
L’homme est un Prométhée qui dérobe l’éclair dans le
ciel pour apporter la lumière dans l’obscurité de la grande énigme. Il sait qu’il existe un sens
dans la nature, que le monde recèle un secret qu’il consacrera sa vie à
découvrir.
Je trouve qu’elle contient tout ce que
Jung a précisément réalisé dans son oeuvre et dans sa vie. C’est réellement une
image prémonitoire !
Merci pour cet excellent article. Pour avoir lu je suis en harmonie avec ce que tu écris. Amitiés.
RépondreSupprimerMerci Ariaga pour ton commentaire. Ici je parle de jeunesse, là-bas, chez toi, tu parles de vieillesse. Chez Jung les deux – jeunesse et vieillesse se rejoignent, car cet homme est parvenu à une juste réalisation de sa nature. Et c'est ce que nous apprécions beaucoup chez lui, je crois.
RépondreSupprimerA bientôt
Très intéressant, merci...
RépondreSupprimercela donne envie de lire le livre !
Merci La Licorne de ta visite !
RépondreSupprimerBien chaleureusement
Bonsoir Mme Basirico
RépondreSupprimerJe découvre votre blog,j'ai commencé à regarder les archives,je trouve ça bien intéressant.
De Linda
Bienvenue De Linda ! Je vous remercie de votre commentaire positif, et vous souhaite une bonne lecture.
RépondreSupprimerIsabelle