27 août 2013

Des motifs et des raisons de la pensée primitive




Les vacances d’été étant terminées, je peux de nouveau me mettre au partage de mes découvertes approfondies en rapport avec la psychologie jungienne. Sans oublier avant de souhaiter aux Internautes qui me lisent une très bonne rentrée !



La pensée imaginative de Jung et la pensée magique, apparentée à la pensée prélogique,  de Freud conduisent toutes les deux à produire une image subjective et déformée du monde. Mais les deux divergent radicalement sur deux points ; l’une, la pensée magique est issue de motifs conscients et présente un aspect naïf, puéril ; l’autre, la pensée non dirigée, suppose des motifs inconscients ; au surplus, possède un caractère spontanée et est douée d’initiative propre.  La divergence de vue des deux hommes, bien évidemment s'explique sans peine, par le fait que Freud persistait à regarder l’inconscient humain comme un dépôt de sédiments psychiques d’ordre exclusivement personnel et intime ou encore comme « un système personnel clos »,  pendant que Jung en percevait la réalité beaucoup plus vaste, profonde, collective, historique voire universelle.


Différence de niveau

- Une pensée parallèle


La pensée imaginative de Jung ou encore la pensée non dirigée est une pensée destinée non pas à connaître le monde et à s’adapter à lui mais à se connaître soi. Ce mode de connaissance, au fil des siècles et avec le développement de la conscience a connu deux fonctionnements ; le premier sur la ligne du temps a permis à l’âme - la réalité vivante et instinctive humaine - de se projeter sous l’aspect d’esprits et d’autres figures animées ou inanimées sur les éléments de la nature. Les produits et images de l’âme n’ont cessé de se complexifier et de s’agréger aux états affectifs divers. Lorsque l’homme devenu capable d’introspection et donc de nommer les composantes de son être, est advenu un deuxième mode de connaissance ; celui où l’âme devint une réalité vivante, non plus à l’extérieur mais à l’intérieur de soi. En d'autres mots, la connaissance de l’âme ou de soi a glissé progressivement d’une observation externe vers une observation interne.

La pensée non dirigée, dont nous avons vu les deux formes d'expression, l’une primitive et l’autre datant de l’époque des Lumières, à priori réclame peu d’effort, en ce sens où cette pensée survient quand le cerveau est en récréation et donc quand la pensée consciente disparaît (voir mon billet précédent). Avec la poussée de l’esprit, la pensée dirigée consciente et scientifique n’a cessé de se développer, reléguant plus ou moins dans l’inconscient la pensée imaginative. Pour autant, la pensée autonome imaginative et magique ne s’est pas éclipsée ; nous continuons à la voir exercer sa pleine activité par exemple dans les rêves, les fantaisies, les symboles, les grands mythes etc. Lorsque l'intensité de l’une augmente, celle de l’autre s'affaiblie et vice versa ; ainsi  les deux pensées fonctionnent toujours en mode stéréo. 

- Une pensée consécutive

Freud, dans Totem et Tabou (1913) compare la pensée de l’enfant et du névrosé obsessionnel à la pensée magique. La pensée magique a été qualifiée de prélogique par l’anthropologue Levy Brühl. L’état d’esprit prélogique est la fille de la pensée consciente dirigée et logique. Elle a précédé l’état religieux, lui même ayant  précédé l’état scientifique qui est le stade ouvrant sur la structure finale de la pensée, toujours  selon Freud. La forme prélogique de la pensée appartient à la conception du monde animiste. Dans cette conception primitive, l’esprit humain soumet le monde en utilisant la technique de la magie ; les procédés magiques servant à rendre le monde apaisant, conciliant, favorable et obéissant à la volonté personnelle.

Différence de nature

- L’action des archétypes

La pensée non dirigée fonctionne à partir des archétypes et des instincts présents dans l’inconscient collectif. C’est son fondement archétypique et instinctif qui confère à la pensée imaginative une existence autonome, un caractère vivant, spontanée. Cette pensée est une pensée produite par la libido, puisque je rappelle que l’énergie de l’archétype est la libido. D’où sont caractère fascinant, agissant, numineux exercée par l’énergie. Un instinct, une impulsion, quelque chose qui fonctionne tout seul, voilà sur quoi repose la pensée non dirigée. Pour bien comprendre celle-ci, il faut admettre comme Jung (1964) que la psyché n’est pas vide ; « La psyché est plus que la conscience ». De même que « la conscience n’est que la conscience du moi ». Il n’y a qu’à voir les animaux ; « les animaux qui semblent n’avoir aucune conscience, mais la présence en eux de pulsions et de réactions dénotent la présence d’une psyché. De même que les primitifs font beaucoup de choses sans en connaître la signification ».

- La volonté de puissance

Pour Freud les motifs qui poussent à l’exercice de la magie sont les désirs humains. « Nous devons seulement admettre que l’homme à une confiance démesuré dans la puissance de ses désirs. Au fond, tout ce qu’il cherche par des moyens magiques, ne doit arriver que parce qu’il le veut ». Ce qui fait dire à Freud encore «  les choses s’effacent devant leurs représentations » ; Selon Freud, la technique du mode de pensée animiste est « la toute puissance des idées ». Qui est aussi la même toute puissance des lois psychiques que Freud a constaté dans la névrose obsessionnelle. Comme le primitif, ainsi que chez l’enfant, le névrosé attribue une intense valeur à ce qui est pensé plus qu’à ce qui est vécu. Cette prévalence de la pensée sur les choses conduit à une déformation de l’image du monde objectif.


Différence de buts

- Inspirer, orienter, rassurer, accompagner…

La pensée imaginative peut servir à nous guider, nous informer, nous éduquer, tout comme le ferait un rêve. De plus comme le dit Jung (1964), les mythes et leur caractère religieux à fortiori, peuvent être interpréter comme une sorte de thérapeutique mentale, dirigée contre les souffrances et les sujets d’inquiétude qui affligent l’humanité : la faim, la guerre, les maladies, la mort. La production par les instincts d’histoires ou de mythes sert généralement à rassurer les primitifs. Jung cite d’ailleurs fréquemment le mythe du héros, ce dernier se réfère à un homme tout puissant qui triomphe du mal incarné par des dragons, monstres, démons et parvenant à libérer, in fine, son peuple de la destruction et de la mort. Le succès contemporain des héros Marvel illustre parfaitement la récurrence du besoin humain archaïque d’être rassuré.

Ainsi, les mythes ont comme fonction d’apporter un soulagement et une réponse aux peurs les plus profondes de l’humanité. Ils inspirent comme le dit Jung et donne le ton à une société entière. Jung cite l’exemple du christianisme.
Notre monde d’aujourd’hui n’est-il pas à la recherche d’un nouveau mythe ? Ou en terme économique, d’un nouveau paradigme de développement ? Croire que l’Etat et la science sont les seuls à pouvoir décider du sort des hommes et des sociétés est un leurre total, je pense. Le retard que connaissent les sociétés modernes à acquérir maturité et sagesse vient sans doute d’un mésusage de la pensée imaginative, soit une pensée charriant beaucoup d’énergie restée hélas trop longtemps sous développée, et donc inconsciente ; de sorte que nous ne faisons que subir ses nombreux avatars à plus ou moins grande échelle  : archaïsme, extrémisme, terrorisme, violence, retour de la barbarie. Jung disait, "c’est toujours un mythe qui fait suivre le monde dans telle ou telle direction". Qu’en est-il de notre mythe contemporain ?

- Transformer le monde

La pensée magique et infantile sert à transformer le monde. Le monde animiste apparaît au yeux de l’homme primitif peuplé d’être bienveillants (les esprits) et malveillants (les démons). Tout cela montre bien que dans l'esprit de l' homme primitif, les lois de sa propre pensée ont remplacé les lois naturelles. 
L’enfant, quant à lui remplace les choses absentes - à commencer par le sein maternel - par des représentations.
Et chez le névrosé, sa pensée étant retournée au stade du narcissisme, un stade où l’énergie est fortement sexualisée, reprend de fait, contact avec la toute puissance primitive des idées.
Les primitifs, l’enfant, et le névrosé, sont persuadés de pouvoir transformer les choses extérieures par la force des idées. La déformation du monde par les idées évite à la pensée primitive, infantile et pathologique d’être confrontée au problème de la mort, de la frustration, de l’impuissance, et de la petitesse humaine. Selon Freud (1913), "c’est seulement lorsque la pensée de l’enfant et de l’humanité ont atteint la phase de développement scientifique qu’il n’y a plus de place pour la toute puissance de l’homme qui a reconnu enfin sa petitesse et s’est résigné à la mort". En clair, en accédant au stade de la pensée dite scientifique l'homme accepte de se soumettre au principe de réalité. 



Concluons

De toute évidence, nous sommes conduits à constater que Freud, comme à son habitude, s’est laissé fortement influencer par son propre modèle théorique du développement de la personnalité. Ne voyant dans la mentalité primitive et magique qu’un mode de pensée inférieure et pathologique. Pensée qui subsisterait conservée en fond résiduel dans les superstitions. De plus, il manque, comme de coutume, chez Freud,  le traitement de tout l’aspect collectif et spirituel de la psyché. Il m’a semblé par exemple que Freud s’arrêtait là où cela devenait intéressant ; à propos des mythes, n’écrit-il pas : « il est évident que le mythe repose sur des éléments animistes, mais les détails des rapports existant entre le mythe et l’animisme n’ont pas été élucidés dans leur points essentiels ».  


Une autre question surgit lorsque l'on est jungien ; le développement de la personnalité prend t-il vraiment fin au stade scientifique ou logique ? 


Enfin, le crédo scientifique prôné par Freud et trahissant les idées dominantes de son temps semble barrer l’accès à la vie d’une pensée proche du type imaginatif, c’est à dire intuitive et vivante. Sans un développement scientifique de la pensée humaine point de salut semble nous chuchoter la voie freudienne. Pourtant, l’effacement de tout caractère subjectif dans tous les champs du savoir scientifique ne me paraît pas offrir un modèle de renoncement exemplaire à la volonté de puissance. Jung (1950) notait déjà : « Ce serait présomptions ridicules et injustifiées que de prétendre que nous avons plus d’énergie ou d’intelligence que les anciens : la matière de notre savoir s’est accrue, l’intelligence nullement. Aussi somme nous en présence d’idées nouvelles, aussi bornés que les hommes des périodes les plus obscures de l’antiquité. Nous nous sommes enrichis en savoir, pas en sagesse ». 


En clair, on ne peut confondre les deux pensées pré logique/scientifique et pensée imaginative ; et surtout pas qualifier la pensée imaginative d'infantile ou de pathologique. Certes, elle a connu son enfance au cours de laquelle l'observation de soi se faisait à l'extérieur et sans conscience, mais son activité n'a jamais cessé et ne cessera jamais car elle représente la Vie et son besoin de spiritualité. La poussée de l'esprit rationnel et logique a dû évidemment se frayer à grand-peine un passage dans la Vie, autrement dit trouver un peu de vide pour exister, s'exprimer et se développer. La réussite de cette percée est attestée par les progrès considérables réalisés dans le domaine de la culture et de de l'éducation. Toutefois, parachever l'oeuvre du devenir humain ne consisterait-il pas à voir marcher main dans la main pensée logique, pensée imaginative ?


Freud, S. (1913). Totem et Tabou. Payot.
Jung, CG. (1950). Métamorphose de l'âme et ses symboles. Le livre de Poche.
Jung, CG, (1964). L'homme et ses symboles. Robert Lafont



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27 commentaires:

  1. Anonyme3:24 PM

    Bonjour Isabelle,

    Le point de vue de Jung que vous citez ci-dessus :
    « Ce serait présomptions ridicules et injustifiées que de prétendre que nous avons plus d’énergie ou d’intelligence que les anciens : la matière de notre savoir s’est accrue, l’intelligence nullement. Aussi sommes-nous en présence d’idées nouvelles, aussi bornés que les hommes des périodes les plus obscures de l’antiquité. Nous nous sommes enrichis en savoir, pas en sagesse »,
    me semble être confirmée par ce que dit Marie-Louise von Franz à propos des projections :

    « Nous ne croyons plus que les arbres et les animaux sont des dieux, mais il serait erroné d'affirmer que c'est une projection quand il s'agit des primitifs, car ce qui, pour nous, est une projection est, pour les primitifs, l'expérience totale de la réalité : c'est leur vérité.
    Si j'allais en Afrique et devenais comme une Africaine sur le plan des émotions, je ne parlerais plus comme je le fais de la projection des primitifs, mais dirais que, maintenant, je comprends que les primitifs ont raison : Dieu est dans l'arbre. Mais tant que je demeure en Europe, tant que moi-même je ne vois rien de divin dans l'arbre, alors que je sais par ailleurs que le primitif dit que Dieu s'y trouve, je peux parler de projection. L'utilisation de ce mot dépend de l'état dans lequel je suis. Quand je doute, je peux l'utiliser, mais si aucun doute ne m'habite, je ne peux pas, et je ne dois en aucun cas l'utiliser pour empoisonner la réalité d'une autre personne.
    Les projections meurent de leur propre mort. Brusquement, cela a disparu, sans coopération consciente quelle qu'elle soit. De telles choses sont des événements psychologiques per se. Par la suite, je peux dire qu'il y a eu projection, mais ce n'est qu'une vérité relative, non absolue. » - Marie-louise von Franz " Alchimie ", p.194, Éditions La Fontaine de Pierre

    Amezeg

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  2. Anonyme3:26 PM

    « Toutefois, parachever l'œuvre du devenir humain ne consisterait-il pas à voir marcher main dans la main pensée logique, pensée imaginative ? » suggérez-vous, Isabelle, et votre remarque me rappelle ce passage de "Ma vie" (au chapitre Activité psychiatrique) :

    « Parmi les malades dits névrotiques d'aujourd'hui, bon nombre, à des époques plus anciennes, ne seraient pas devenu névrosés, c'est-à-dire n'auraient pas été dissociés en eux-mêmes, s'ils avaient vécu en des temps et dans un milieu où l'homme était encore relié par le mythe au monde des ancêtres et par conséquent à la nature vécue et non pas seulement vue du dehors; la désunion avec eux-mêmes leur aurait été épargnée. Il s'agit d'hommes qui ne supportent pas la perte du mythe, qui ne trouvent pas le chemin vers un monde purement extérieur, c'est-à-dire vers la conception du monde telle que la fournissent les sciences naturelles et qui ne peuvent davantage se satisfaire du jeu purement verbal de fantaisies intellectuelles qui n'ont pas le moindre rapport avec la sagesse.
    Ces victimes de la scission mentale de notre temps sont de simples « névrosés facultatifs », dont l'apparence maladive disparaît au moment où la faille ouverte entre le moi et l'inconscient arrive à s'effacer. Celui qui a fait une expérience profonde de cette scission est aussi plus à même que d'autres d'acquérir une meilleure compréhension des processus inconscients de l'âme et d'éviter ce danger typique qui menace les psychologues : l'inflation. Celui qui ne connaît pas par sa propre expérience l'effet numineux des archétypes aura peine à échapper à cette action négative s'il se trouve, dans la pratique, confronté avec lui. Il surestimera ou sous-estimera parce qu'il ne dispose que d'une notion intellectuelle, mais d'aucune mesure empirique. C'est ici que commencent — non seulement pour le médecin — ces dangereuses aberrances dont la première consiste à essayer de tout dominer par l'intellect. Elles visent un but secret, celui de se soustraire à l'efficacité des archétypes et ainsi à l'expérience réelle, au bénéfice d'un monde conceptuel, apparemment sécurisé, mais artificiel et qui n'a que deux dimensions, monde conceptuel qui à l'aide de notions décrétées claires aimerait bien couvrir et enfouir toute la réalité de la vie. Le déplacement vers le conceptuel enlève à l'expérience sa substance pour l'attribuer à un simple nom qui, à partir de cet instant, se trouve mis à la place de la réalité. Une notion n'engage personne et c'est précisément cet agrément que l'on cherche parce qu'il promet de protéger contre l'expérience. Or l'esprit ne vit pas par des concepts, mais par les faits et les réalités. Ce n'est pas par des paroles qu'on arrive à éloigner un chien du feu. Et pourtant on répète, à l'infini, ce procédé. » - C.G.Jung, " Ma vie", Éditions Gallimard

    Amezeg

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  3. Un grand merci Amezeg pour votre intervention qui éclaire et documente encore davantage mon propos

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  4. Anonyme3:58 AM

    Le hasard d’une relecture m’a remis sous les yeux ce passage dans lequel Jung parle de la valeur de la "conscience" in globo, de la conscience non différenciée des "primitifs". Jung confirme là encore que, contrairement à Freud, comme vous le soulignez dans votre article, Isabelle, il ne voyait pas « dans la mentalité primitive et magique qu’un mode de pensée inférieure et pathologique. » :

    « .........Je n’étais pas encore certaine d’avoir bien compris et lui confiai que j’avais toujours été étonnée que, disons un yogi hindou ou un chaman primitif, véritablement sages bien sûr, puissent être considérés comme individués, alors qu'ils n'étaient pas « conscients », au sens où nous l'entendons, de ce qui se passe en eux. « Ah, là je ne sais pas », dit-il. « Peut-être ne sont-ils pas conscients mais ils entendent la voix intérieure, ils agissent sur elle, ils ne vont pas à son encontre — c'est ce qui importe. Le primitif peut ne pas le formuler de la façon dont vous parlez, mais il a une idée très claire de ce qui se passe; je comprends son langage. Si je vais vers lui, nous parlons la même langue. »
    « Voyez-vous, il est possible d'avoir la " conscience " in globo (globalement) pour ainsi dire, sans qu'elle soit différenciée. C'est sur ce point que l'Église fonde la construction de son dogme; sinon nous serions aujourd'hui dans une situation où nous en saurions plus que les apôtres, puisque le dogme n'a été posé dans l'intervalle qu'au cours des siècles. Tout ce qui a été défini et différencié sous forme de dogmes était présent in globo dans l'inspiration des apôtres. »
    Il répéta que l’individuation était un processus naturel ; qu’elle « pouvait survenir sans la conscience».................. »
    Lu dans : "C.G.Jung parle – Rencontres et interviews", 32. Commentaires sur une thèse de doctorat, Éditions Buchet/Chastel

    Amezeg

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  5. Je ne suis pas assez qualifiée pour comprendre tout ce que vous dîtes.Mais,je suis bipolaire et persuadée que ma maladie mentale vient d'une" fuite " ou un passage de mon inconscient vers ma conscience,non souhaité, non préparé,et donc déstabilisant pour ma personnalité.L'inconscient semble être un fourretout incroyable,d'émotions refoulées comme de notions scientifiques (biologie du corps humain) , de sagesse comme de folie,le tout possible de l'être,son avenir comme son passé (mémoire),un réservoir bien pratique pour la conscience étriquée.Comment se maintient la conscience ? Par quelle osmolarité existe t-elle par rapport à l'inconscience ? Ce qui sur c'est que la mienne s'est rompue lors de plusieurs manies qui m'ont expliqué mon être intérieur.Je vous parle de vécu ; allons nous enfin tous nous mettre d'accord les soignants et les soignés pour réunir nos expériences et avancer.J'ai un blog ;inconscience.blogvie.com ,si ce que je dis vous intéresse,je suis infirmière libérale.

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    1. Merci Amezeg pour ces autres références textuelles explicites !

      Ver00, le jeu permanent – vous, vous parlez de déséquilibre et j’entends bien - entre le conscient et l’inconscient est exposé en détail dans l’œuvre majeure de Jung "Dialectique du Moi et de l’inconscient". Peut-être l’avez vous lu ?

      Sans trop rentrer dans les détails, je vois précisément dans l’extrait du texte que nous a apporté Amezeg une parcelle de quelque chose qui peut correspondre à ce que vous êtes entrain de vivre.

      Le processus d’individuation nous dit Jung « peut intervenir sans la conscience ». Je ne sais pas bien sûr si vous savez à quoi fait référence Jung lorsqu’il évoque ce processus. Disons en quelques mots que ce processus renvoie à un retour possible de l’équilibre… Vous semblez avoir été mis en contact de puissances ou forces psychiques qui ont beaucoup déstabilisées votre personnalité. Il se trouve que seul le processus d’individuation peut parfois faire équilibre à ces forces aveugles, dominatrices et déstabilisantes, et il peut le faire sans l’intervention de la conscience. Il ne s’agit pas de pensée systématique mais d’un vécu qui peut survenir en cours d’analyse.

      Difficile de mettre tous les personnels de la santé mental d’accord ! Car par exemple ce processus est très peu connu, reconnu, compris, analysé… Sur ce blog j’essaie à ma façon de conduire peu à peu mes lecteurs vers une autre façon d’appréhender la psychanalyse, l’analyse et bien sûr le déséquilibre mental. Mais le chemin est long, et la tâche difficile.
      Votre témoignage écrit ici et sur votre blog peut en effet contribuer à nous éclairer quelque peu sur le sujet. Je vous remercie pour votre intervention.

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  6. C'est moi qui vous remercie,enfin, je suis un peu écoutée.....J'ai l'impression de dire tout le temps la même chose, de tourner en rond,surtout dans mon blog,mais j'espère tant me faire entendre.Je suis persuadée qu'un jour, mais quand ? on pourra tout regrouper et comprendre les déséquilibres mentaux.Je le vois de l'intérieur parce que je le vis,je voudrais l'expliquer aux soignants chercheurs,mais c'est impossible,chacun suit ses propres recherches,et personne n'entend mes "cris"d'alarme. La bipolarité est une source de recherche qui n'est pas encore exploitée comme elle le devrait, c'est à dire pour sa porte ouverte sur l'inconscience.Je sais que si je suis bipolaire, c'est parce que ma conscience était trop hermétique, étriquée par mon éducation, et qu'il n'y avait que la puissance de l'inconscience qui pouvait m'en faire échapper.J'ai appris à me connaitre lors de mes manies, j'ai compris qu'il y avait en moi une petite fille (inconsciente) révoltée contre l’égoïsme de sa conscience.Depuis,je fais partie des restos du cœur, et j'essaie de penser davantage à autrui.Seulement,ce miroir que projette l'inconscience sur notre conscience est très difficile à accepter,il fait changer les valeurs trop brutalement,je ne corresponds plus à ma famille,il m'a fallu réapprendre à l'aimer pour retrouver un semblant de base.Je ne sais pas si je suis claire.Si j'avais plus de temps, j'écrirai un livre,ah! Si j'avais un collaborateur crédible comme vous ! Il faut vraiment donner la parole aux malades,je sais, c'est difficile à cause de leurs maladies, ils sont mis au rebut,mais ce sont eux qui détiennent les vraies causes des troubles mentaux.

    Merci de me lire et de me répondre.

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  7. ver007:23 AM

    Merci pour votre référence littéraire,je vais finir par le lire ce Jung ! Il me poursuit....

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  8. Anonyme8:55 AM

    Mon expérience est qu’il y a "une production naturelle" spontanée, présente chez chacune ou chacun d’entre nous, qui soutient le processus d’individuation, qui peut réguler et apaiser l’échange entre le moi conscient limité et l’inconscient illimité. Cette production naturelle ce sont les rêves qui se produisent pendant le sommeil. Prêter durablement attention à ses rêves, les noter soigneusement et chercher, TOUJOURS AVEC L’AIDE D’UNE PERSONNE QUALIFIÉE DANS CE DOMAINE, D’UNE PERSONNE D’EXPÉRIENCE ET DE CONFIANCE, à en comprendre le sens et à en tenir compte réellement, à comprendre ce qu’ils nous disent de nous-mêmes et de notre situation vitale, peut permettre de réguler et d’apaiser l’échange avec les grandes forces et les grands "savoirs" inconscients qui peuvent nous déborder et submerger* à l’occasion le moi conscient habituel (*exaltation, visions, etc.).
    On ne peut, seul ou seule, entreprendre valablement l’interprétation de ses propres rêves, car les rêves nous montrent toujours ce que nous ignorons encore de nous-mêmes et le regard d’un tiers qualifié est indispensable pour les comprendre au mieux, pour éviter les grandes erreurs d’interprétation.
    Comme l’a bien rappelé et souligné Marie-Louise von Franz, la voie de Jung est la voie des rêves.

    Le processus d’individuation est, à mon sens, la disposition innée, instinctive, qui tend à exprimer naturellement dans toute personne humaine limitée ce que l’illimité choisit d’exprimer à travers elle, dans un échange et un équilibre dynamique, évolutif, entre conscient et inconscient, entre le limité et l’illimité. On peut rappeler à ce propos ce qu’en a dit Jung dans le prologue de " Ma vie – Souvenirs, rêves et pensées " :
    « Ma vie est l’histoire d’une réalisation du Soi par l’inconscient **»

    Dans "Dialectique du moi et de l’inconscient", au chapitre intitulé : la fonction de l’inconscient, Jung écrit : « ........car le conscient et l’inconscient ne s’opposent pas nécessairement, mais se complètent réciproquement, formant à eux deux un ensemble, le Soi. Comme le laisse entendre cette définition, le Soi est une entité « sur-ordonnée » au Moi. Le Soi embrasse non seulement la psyché consciente mais aussi la psyché inconsciente, et constitue de ce fait pour ainsi dire une personnalité plus ample, que nous sommes aussi. »

    Amezeg

    ** Traduction fidèle proposée par Étienne Perrot de l’original allemand.

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  9. Amezeg,

    Je vous comprends sans avoir aucune notion de psychologie,mes études d'infirmières datent de 28 ans,je vis tout ça intérieurement,et ce qui est fou c'est que c'est grâce au libre cours de mes manies durant une dizaine d'années,sans ça,je n'aurais pas compris ce que voulez me dire mon inconscient .J'ai toujours su retomber sur mes pattes pour éviter la désocialisation.Bien sur,les rêves auraient pu m'éviter de sombrer dans la maladie,mais je ne les écoutais pas,ce n'était pas dans ma culture.Je ne regrette rien,sauf les répercussions sur ma famille,sinon,je ne suis plus la même,je suis beaucoup plus tolérante, j'ai l'impression de pouvoir comprendre tout le monde,un peu comme si j'avais eu tour à tour toutes les personnalités.Je trouve malheureux que la science ne fait pas confiance au cerveau humain,s'il produit des manies,il y a une raison,ce n'est pas gratuit,et les dépressions ne sont que les conséquences des manies échouées.Et même si, aujourd'hui,ma thèse n'est qu'une hypothèse, pourquoi tout le monde s'en fout ? Les malades mentaux sont -ils à jamais emmurés ? Aujourd'hui, ma clientèle libérale est prospère,le seul bémol c'est qu'il me faut reconstruire une estime, tant la maladie mentale est dévalorisante ! Et je pense que c'est par manque d'estime que les malades ne se sortent pas de leur galère,ça parait peu de chose ,mais c'est énorme.Demain,si on réhabilitait ces mêmes malades,en clamant que leur cerveau inconscient a essayé de communiquer avec le conscient,ils auraient la force de rebâtir une vie,car l'espoir de ne pas être nul en ferait parti.L'envie de vivre reviendrait forcément par fierté de soi.

    Véronique.

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  10. Anonyme12:38 PM

    Véronique,

    Je me réjouis que vous compreniez si bien ce que j’ai écrit.

    Vous dites avec bon sens : « Je sais que si je suis bipolaire, c'est parce que ma conscience était trop hermétique, étriquée par mon éducation, et qu'il n'y avait que la puissance de l'inconscience qui pouvait m'en faire échapper. »
    Les gens dits "normaux" dont la conscience est trop hermétique sont très nombreux et cette étroitesse de la conscience est cause de bien des problèmes et de bien des malheurs pour l’humanité et pour le monde.
    Vous avez eu "la chance", même si cette chance vous a fait payer un prix certain de difficultés et de souffrances, de sortir de cette étroitesse de la conscience sans que votre personnalité consciente soit totalement balayée par le flot d’informations et d’émotions venant de l’inconscient. Tous le monde ne s’en sort pas aussi bien et certains malades psychiques ne "retombent pas sur leurs pattes", leur conscience se trouve définitivement emportée par le flot venant de l’inconscient. C’est ainsi que même la meilleure volonté et ouverture d’esprit des soignants ne peut permettre à tous les malades de retrouver leur équilibre et cette estime d’eux-mêmes que vous évoquez.
    Toutefois, la compréhension de la nature de l’inconscient et des voies de l’échange entre le conscient et l’inconscient est sûrement encore insuffisante, voire erronée, chez bon nombre de soignants, et je crois, comme vous, qu’il faudrait que cela s’améliore.

    Même aujourd’hui, l’attention portée à vos rêves, dans les conditions que j’ai évoquées plus haut, c'est à dire avec le concours d’une personne compétente dans ce domaine, peuvent vous aider à retrouver progressivement cette estime de vous-même qui vous manque et à affermir chez vous le bon équilibre entre conscient et inconscient. L’un des grands avantages des rêves est qu’ils sont destinés très précisément au rêveur ou à la rêveuse qui les reçoit et qu’ils "dosent" ainsi à merveille l’information au fur et à mesure de leur succession, au fil des jours (ou des nuits), au fil des mois et des années. Et même tout au long d’une vie, car l’individuation est un processus qui se poursuit toute au long d’une existence humaine.

    Amicalement,

    Amezeg

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    1. Amezeg,

      Merci pour toutes ses informations et l'attention que vous portez à mon histoire.Il me sera difficile d'analyser mes rêves,car depuis que je prends un abilify 5 mg,je n'en ai plus conscience.Bizarre ? Mais fantastique,ce cerveau ! Et je ne parle pas que du mien, bien sur.Je tiens à prendre ce médicament comme garde fou , voir placebo,mais il me rassure,il est la preuve de ma bonne volonté à vouloir maintenir une conscience acceptable.Je me méfie de moi même maintenant,je suis une sacrée petite dévergondée ,mine de rien (lol). Soyons sérieux,l'inconscient est maintenant pour moi, une vraie passion mais j'ai renoncé à vouloir l'étudier dans mes manies, trop dangereux pour ma vie.Je m'entête à vouloir connaitre l'évolution de la recherche dans ce domaine mais je crois bien que c'est peine perdue.Alors,il me plairait d'écrire un livre sur mon histoire,j'ai tellement été profondément dans mon esprit afin d'exposer mes idées sur l'inconscient des malades.Malheureusement,je n'ai pas le temps, pour le moment.Je reconstruis ma réputation et mon regard sur moi même,après on verra si l'on peut faire quelque chose de bien du malheur qui m'a frappé.Merci encore,vous me faites un grand plaisir de m'écouter et de me comprendre,j'ai quelque fois l'impression d'être une extra terrestre.

      Véronique.

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    2. Je voudrais ajouter que je comprends très bien l'avantage des rêves sur les manies,ils sont adaptés au besoin immédiat d'ouverture de la conscience, hors les manies sont brutales, elles tirent tout azimut et laissent sans défense , elles balaient la conscience,elle l’écrase sans tenir compte des conséquences.Mais croyez moi,lorsqu'on comprend leur intérêt,elles agrandissent radicalement la conscience , c'est pour ça que je rêve tout éveillée,d'un monde ou les malades pourraient faire leurs manies et les décortiquées avec un spécialiste pour se changer et trouver leur voie.Si elles étaient prises au sérieux,écoutées,elles ne se renouvèleraient pas autant et peut -être pas du tout.Mais comment faire en pratique ? Le monde n'est pas prêt à ça.DOMMAGE.

      Amicalement.


      Véronique.

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    3. Or les manies.....excusez.

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  11. Anonyme1:57 PM

    Véronique,

    Vous manquez de temps pour écrire le livre que vous souhaiteriez écrire sur votre vécu, mais peut-être aurez-vous assez de temps pour lire " Dialectique du moi et de l’inconscient" que vous a judicieusement conseillé Isabelle. Votre passion pour l’inconscient et pour la vie intérieure y trouverait sans doute son compte.

    Vous avez parfaitement saisi l’avantage des rêves sur les irruptions impromptues et massives de l’inconscient dans la conscience. Peut-être recueillerez-vous un ou des rêves malgré la prise du médicament si votre confiance dans le rêve s’éveille davantage. Si vous " demandez" en quelque sorte un rêve. Je ne sais pas si c’est possible, mais...sait-on jamais ?

    Amezeg

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    1. Bonjour Véronique,

      Mon travail ne me permet pas d’être très présente sur Internet… Je voulais juste vous encourager vivement à lire Jung, un grand explorateur de l’âme humaine. Sachant que connaître son œuvre ne dispense pas de continuer à poursuivre la connaissance de soi même ; je pense que quelques uns de ses écrits peuvent déjà pas mal vous éclairer sur le dialogue que vous avez commencé à établir avec votre inconscient.

      Les catégories diagnostiques telles que trouble bipolaire, personnalité limite et autres ne sont hélas jamais neutres autrement dit elles incluent toujours une vision du monde ou un ordre idéal et médical instauré par les plus puissants. Mais heureusement ces catégories ne pourront jamais remplacer la clinique c.-à-d. sur le terrain l'écoute et le soin particulier. De façon générale par contre il semble que la maladie cherche aussi à exprimer un état de déséquilibre mental, biologique ou organique et en même temps offrir l’opportunité d’en sortir et en particulier dans le cas d’une maladie mentale de quitter une souffrance liée à une conflictualités psychique ; vous évoquiez par exemple celle qui peut sévir entre l’éducation et la nature instinctive.

      Vous écrivez « Si elles étaient prises (les manies) au sérieux, écoutées, elles ne se renouvèleraient pas autant et peut -être pas du tout. Mais comment faire en pratique ? » Vous savez, cela me fait penser aux maladies chroniques organiques ; l’ordre médical vous dit que vous ne pourrez jamais en guérir. Vous pouvez vivre alors cette maladie soit comme un danger qui menace de s’abattre sur vous à tout moment, soit vous prenez cette maladie comme un sens à saisir qui ne disparaîtra plus jamais, car le désordre occasionné vous aura fait comprendre dans quel déséquilibre conscient ou inconscient vous viviez avant et par contre vous pouvez intégrer cela pour toujours.

      Je crois donc qu’en pratique, il nous faut travailler à faire naître du sens, avant tout, du sens psychique à la place des certitudes.

      A bientôt Véronique

      Isabelle

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  13. Bonsoir Isabelle,


    Merci de me répondre.Tout à un sens pour moi,dans ma maladie,je sais que j'ai mal accepté mon éducation,elle, par contre n'avait pas de sens pour moi.Je me méfie des certitudes,mais si j'en parle quand même,c'est pour marquer les esprits;je voudrais qu'on s'intéresse à mon cas même si c'est un peu égocentrique.J'ai tellement parlé dans le vide....Je sais que je suis une malade chronique,d'ailleurs, je prends mon traitement tous les jours, sagement.Vous êtes très professionnelle, mais en même temps très humaine,vous amenez la douloureuse avec douceur.Vous savez cela fait 10 ans que je suis malade et plus ou moins dans le déni, maintenant, j'en ai fait mon deuil.Mais, je ne peux m'empêcher de réfléchir sur le travail du cerveau malade,je pense sans savoir qu'il essaie de "s'autosoigner." En tout cas pour moi,il a réussi,parce que j'avais des prédispositions au soin sans doute......je sais d’où vient mon mal être,il y a un sens à mon histoire,celui que je lui donne,mais il me suffit pour accepter ce qui m'arrive.Je voudrais tant que mon vécu serve à d'autres,je sais la souffrance psychique.En cela, je suis marquée,c'est à dire bloquée,et je tourne en rond avec les mêmes idées, dans mon blog aussi.Quelle drôle de sensation d'être à la fois malade et soignant !
    Je vous ai dit, je ne regrette pas ma transformation de part la maladie,et beaucoup de malades physiques parlent de leur vision différente du monde, après.Je regrette la phobie du monde pour les fous, et d'autant plus celle les chercheurs,je pense que c'est ce qui les empêche de trouver.Mais c'est logique, sinon, ce serait trop facile.

    Ce vous dites sur les maladies physiques me parle beaucoup, je l'explique dans mon blog, alors que je suis bien malade,la maladie physique qui vise à changer le psychisme.(mais, j'étais bien à l'ouest, à ce moment là.)Imaginez qu'il y ait des vérités à ramener de l'inconscience comme lorsqu'on joue à un jour de hasard.La bonne pioche !

    Je suis légèrement dispersée dans mes idées ce soir, mais je fatigue, je fais des journées de 11 heures effectives, pour une bipolaire, c'est pas mal ,aussi, je vous laisse,je reviendrais vous contacter,merci pour votre temps et votre discernement.


    Véronique.

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  14. Bonsoir Isabelle,bonsoir Amezeg,

    Aujourd'hui est une bonne journée pour " MOI "mais surtout pour "SOI" si j'ai bien tout compris. J'ai contacté par téléphone Paul Laurent Assoun,un psychanalyste qui d'après ses écrits sort de l'ordinaire ;il prend les manies au sérieux ! Nous avons discuté,et il semble d'accord sur le fait qu'il faudrait les écouter, les analyser au lieu de les étouffer.C'est pour moi, un grand pas de savoir que je ne suis pas seule à vouloir révolutionner les prises en charge des bipolaires.Ça me redonne espoir,celui qu'un jour,le regard sur les bipolaires changera, parce qu'ils ne seront plus considérés comme des fous mais des chercheurs d'équilibres mentaux grâce à la puissance de leur inconscient.L'inconscient s'insurge en manies lorsque le conscient souffre et se révolte,lorsqu'il n'a plus d'autres moyens d’échappatoire et qu'il n'a pas l'option suicide.Je n'ai pas de certitude,je n'ai que des ressentis,que j'ai besoin d'exprimer et quand je trouve des discours qui s'apparentent aux miens, je ne peux que penser qu'il y a peut-être une part de vérité qui s’annonce.Je ne peux qu’espérer que nous soyons de plus en plus nombreux à penser la même chose,et qu'on avance vers la connaissance de l'inconscient,qui même s'il n'est pas civilisé est beaucoup plus sincère que le conscient,plus pur même.C'est l'essence même de l'être avec tout son possible, dans le pire comme dans le meilleur, au conscient de savoir le filtrer le mieux possible sans oublier de le respecter, sinon, il se révolte et foudroie tout sur son passage.C'est une loi naturelle qui me semble logique,elle émane de mon vécu,sans doute de mon inconscient,je l'ai tant exploré !

    Merci encore de me laisser ce lieu d'expression ,vos avis sur mes idées me sont d'une grande utilité,et ne craignez pas que je bascule dans l'euphorie, c'est fini pour moi, j'ai trop espérer,aujourd'hui, je maitrise mon humeur, je m'appelle prudence.

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  15. "j'ai trop espéré"...excusez.

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    1. Bonjour "Prudence" !

      Vous avez parfaitement intégré l’idée et le ressenti qu’il y a beaucoup de choses à réfréner dans la manie. Et c’est déjà un grand pas de fait !

      Ce que je trouve de très intéressant, c’est que vous venez nous en parler à la suite de l’article que j’ai écrit sur la mentalité primitive.
      D’un point de vue jungien, tout ce qui vit à l’intérieur du primitif échappe totalement à son contrôle ; vu que sa psyché est collective et donc très peu différenciée, différenciée entendre qu’il n’a pas de personnalité individuelle, il n’a pas de volonté, pas de moi conscient encore. C’est pour cela entre autres choses qu’il ne ressent plus de séparation entre son univers intérieur et le monde dehors.
      C’est dans l’étude et l’analyse de la mentalité primitive qu’on peut découvrir beaucoup d’informations sur le fonctionnement de l’inconscient collectif. Je ne peux pas trop développer ici toutes ses choses. Mais je le répète, lisez Jung, « Dialectique du Moi et de l’inconscient », p 67. Jung y explique notamment comment l’inflation psychique peut surgir lorsque des éléments de l’inconscient collectif pénètrent dans le moi. L’invasion alors de l’inconscient collectif dans le moi, peut par exemple venir expliquer en partie peut être pourquoi dans les troubles bipolaire on retrouve des éléments contraires ; folie des grandeurs (manie) et sentiment d’infériorité (dépression). L’inconscient, collectif surtout, n’est pas seulement clément Véronique. Il contient des éléments positifs et négatifs, le bien et le mal, des couples de contraires en total liberté et déboussolant pour le conscient. C’est pourquoi quand des parcelles de l’inconscient collectif pénètrent dans le moi, la présence dans le moi des couples de contraire (bas et haut) peut survenir ce qui peut être très très déstabilisant. Et déboucher sur des comportements considérés comme anormaux car non admis socialement parlant. La vie inconsciente des primitifs disait Jung ce n’est vraiment pas la panacée…



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  16. Bonjour Isabelle,


    C'est comme ça que je vois mon inconscient, primitif,brut comme une pierre non encore taillée par la conscience.Je ne voue pas une adoration à mon inconscient, je sais qu'il n'a cure des autres,mais je sais aussi qu'il est le seul à pouvoir agrandir ma conscience.Je l'entends parler dans les manies mais aussi en dehors, chez tout un chacun,quand la conscience est occupée ou pas assez rapide,nous parlons inconscient à notre insu,et c'est alors qu'on peut comprendre les divergences entre le soi et le moi, et la route qu'il faut encore accomplir pour devenir un être entier en communion totale avec ses aspirations inconscientes.J'espère que je suis compréhensible, je voudrais tant participer par mon témoignage à la recherche dans ce domaine, c'est une obsession, ma vie n'est tournée que vers cela en dehors de ma famille.Si vous connaissez des chercheurs qui pourraient être intéressés par mon ressenti,je vous en prie, faites le moi savoir.Merci.

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  17. Je suis psychologue et chercheuse libre en psychologie jungienne. Votre témoignage m'intéresse beaucoup. Si vous avez des écrits à me faire parvenir, vous pouvez me les envoyer à mon adresse mail.
    A bientôt Véronique,

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    1. Vous me faites énormément plaisir,il y a longtemps que j'attends pour témoigner de ma vie.Malheureusement,je n'ai d'écrits que mon blog,j'ai toujours voulu commencer un livre,mais le temps me manque,j'ai une famille à charge.Par contre, j'ai tout en tête ,si vous avez besoin d'un témoignage pour un livre, je suis prête à venir vous voir,à moins que mon blog vous suffise mais attention,j'y ai même écrit alors que j'étais en pleine inconscience,il se peut que certaines idées soient délirantes et non fiables.

      A bientôt.

      (PS;j'ai contacté par téléphone, une psychanalyste,madame Ferrières,elle est tout à fait d'accord pour dire que les manies ,manifestations de l'inconscient sont à écouter pour changer le sujet, je suis aux anges,mais je m'appelle toujours prudence,les thérapies commencent à changer dans le sens du malade,il sera moins malheureux et risque de pouvoir s'en sortir...

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  18. Si vous avez un peu de temps, venez dans mon blog,je pourrai répondre à vos questions et différencier les délires des ressentis logiques,ce pourrait être intéressant de faire un livre à partir d'un blog, peut-être même pourrions nous en faire un ensemble rien que dans ce but..je crois qu'on peut aussi, le soustraire à la vue des internautes..Ce serait pratique plutôt que de se déplacer, maintenant,je ne veux pas vous forcer la main....Respect,respect.......

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  19. Bonsoir Véronique,
    oui, je vais venir sur votre blog. Vous lire, vous poser quelques questions et réfléchir à votre idée...Juste me laisser le temps de m'organiser.
    Je vous remercie beaucoup de vos commentaires enthousiastes et constructifs !
    bien chaleureusement
    Isabelle

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  20. Ma foi ces vues sur la pensée , au travers du miroir de l'âme ,
    jettent un savoir et non la flamme , sur le bois de nos âges passés ,
    à force en soi d'interroger , la toute logique perd de son charme ,
    sans lien au coeur même de la trame , la matière grise mais laisse filer.
    ~
    NéO~
    ~
    Merci pour cet éclairage ;)

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