La psychologie analytique se soucie de la
question de dénicher les vestiges du passé de l’humanité : images, mythes
et symboles communs à toute l’espèce humaine. Vestiges nus et universels ayant
façonnés graduellement et continuant de façonner ce qui tend à rendre notre
monde civilisé et évolué.
En quoi ces objets historiques reçus par
transmission héréditaire, possibilités et potentialités innées, peuvent-ils
nous aider ?
N’est-ce-pas le privilège de la psychogénéalogie par exemple, de nous conduire
à découvrir l’histoire et la vie des ancêtres ? Eh bien la psychologie
analytique opère dans l’analyse, le passage du transgénérationnel au spirituel
conduisant par là, à partir à la découverte « de luminosités et numinosités »
à l’œuvre dans la psyché individuelle.
Comme le dit M.L. von Franz, « un archétype constellé dans
l’inconscient d’un individu transmet des idées spontanées, des images, des
connaissances, des inspirations, une connaissance intuitive des choses »
qui témoignent d’une forme d’intelligence tout à fait différente de celle de la
conscience du moi.
Et Silvia Di Lorenza de poursuivre : « La
femme semble participer nettement plus que l’homme de cette relativité
naturelle de l’inconscient et de la conscience. Elle est beaucoup plus capable
que l’homme d’accepter et de comprendre le relatif qui inclut aussi l’autre
partie, contrairement à l’absolu, qui exclut rigidement de soi tout ce qui y est
étranger, comme incompatible. La conscience patriarcale s’est élevée à une
suffisance du « moi » qui lui a conféré un pouvoir apparemment absolu
sur l’inconscient et une suprématie incontestable sur le féminin et les forces
de la nature.
La femme se trouve de fait beaucoup plus liée à
l’inconscient ainsi qu’à la notion de complétude. Une notion opposée, certes, à
l’idéal de perfection masculine. La notion de complétude tend d’ailleurs à
rendre la psychologie de la femme dans sa dimension existentielle et
essentielle fort complexe ainsi que fortement
chargée en réactions multiples aussi imprévisibles qu’imparfaites.
La femme préfère les ensembles et comme le dit
Sylvia Di Lorenza «La modalité lunaire
de la conscience féminine » dont le rayonnement ne laisse rien échappé, ne
cache pas le ciel étoilé ». La lune brille la nuit sans priver pour autant les autres
astres dans le ciel de briller aussi.
La psyché obscure, d’ailleurs, comme un ciel
nocturne constellé d’étoiles, en tant que représentant des archétypes dans toute
leur luminosité et numinosité était autrefois personnifiée
chez les Egyptiens par une divinité
féminine, la Déesse Nout. La femme et l’inconscient
ont ainsi des propriétés analogues.
Ce qui rend en fait, et c’est là que je
souhaitais en venir, une femme complexe,
notamment pour un homme, n’est-ce pas sa connexion originelle, essentielle et
satellitaire à l’inconscient ? De plus, la femme n’a pas d’autre choix, si elle
veut développer une conscience d’elle même claire et libre, que d’aller regarder (sans s'y perdre) dans l’inconscient ses nombreuses luminosités et tenter ainsi d’en extraire sa puissante vitalité créatrice qui fait d’elle une femme
essentielle et accomplie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire