25 novembre 2014

La femme et son ombre - Silvia Di Lorenzo -


"La femme et son ombre" est un ouvrage bien vivant qui éclaire d’un point de vue jungien le statut actuel de la femme. Qu’est-ce que la femme ? Qu’est-ce que le féminin ? Quels sont les rapports de l’animus et du féminisme ? Et qu’en est-il du moi féminin dans le prise d’indépendance actuelle ?

Voici la courte préface du livre, rédigée par  Marie-Louise von Franz :

« En 1959, dans le film Hiroshima mon amour, le conflit de l’Histoire est ainsi formulé : ou ce sont les amants qui se rencontrent, ou c’est la bombe atomique qui explose. Cela est vrai dans un sens psychologique ; notre siècle manque surtout d’Eros. Pas dans un sens superficiel, mais dans le sens que nous ne pouvons pas aimer et supporter l’autre tel qu’il est : notre complexe de pouvoir veut toujours le changer. Les tensions sont devenues énormes, surtout entre la femme et l’homme.
La relation de sexes à toujours été réglée par des normes sociologiques, différentes formes de mariage, etc. Aujourd’hui, pour la première fois, nous nous rencontrons « libres » et nous ne découvrons pas seulement de l’amour, mais aussi beaucoup de tensions et d’hostilité. En exposant le problème de l’Animus et de l’Anima, mon amie et collègue Silvia Di Lorenzo apporte une contribution approfondie et très utile à ce problème si urgent. Elle ne fait pas seulement de la théorie, tout ce qu’elle écrit est vécu. la question femme-homme est bien souvent d’actualité, mais on reste la plupart du temps on reste à la surface, sans se soucier d’éclairer le fond. Jadis, ce fond était le domaine des dieux et des démons. Nous savons maintenant que ces dieux et ces démons se trouvent en nous-mêmes. Tout grand amour franchit les limites de ce domaine, et le livre de Silvia Di Lorenzo nous offre un guide qui peut nous aider à ne pas nous y perdre.
L’auteur s’attache surtout au problème de la femme aujourd’hui, qui , si elle trouve dans le féminisme, et grâce à lui, une nouvelle liberté, rencontre aussi encore plus de difficultés et de conflits. Je crois que beaucoup de femmes savent que c’est à elles de trouver une nouvelle forme d’Eros, et que celle-ci pourrait même être une des solutions inattendues à nos grands problèmes actuels, qui ne sont discutés et combattus que par le pouvoir et la brutalité »

L’Eros dont il est question dans ce livre, est l’Eros en tant que rapport personnel, ou principe de relation correspondant au fait de donner de l'amour. C’est le champ des relations d’affection et d’amour.

Après avoir lu ce livre, je me suis souvenue de cette phrase de Jung « l’Eros inconscient s’exprime toujours sous forme de puissance". Cette phrase se fonde sur le fait que "là où l’amour n’est pas, s’installe à la place du vide, la puissance... »

Enfin, ce livre est agrémenté d’un petit glossaire très pédagogique qui donne l’explication des principaux termes jungiens.

4 commentaires:

  1. En effet, un livre très intéressant y compris la préface. Amitiés.

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  2. Anonyme12:28 AM

    Bonjour Isabelle,

    Votre présentation de cet ouvrage dont j’ignorais l’existence me donne envie de le lire un jour prochain. Ce que vous en dites à la fin de votre article m’a aussitôt rappelé un passage lu dans "C.G.Jung et la voie des profondeurs", au chapitre intitulé ‘Souvenirs des dernières années de C.G.Jung’, de la plume d’Aniela Jaffé qui fut alors sa secrétaire. Voici ce passage :
    « Mon "initiation" à mon nouveau poste se déroula de façon brève et surprenante : Jung m’expliqua qu’il attendait de moi qu’à aucun moment et sous aucun prétexte je ne me laisse irriter par ses mouvements d’humeur ni, à l’occasion, par son "grumbling", ses gronderies. Et en outre il me demandait de veiller à ne pas me rendre indispensable. Aux yeux de Jung, cette visée féminine bien connue était le signe d’un appétit secret de puissance ; or une tendance, consciente ou inconsciente, à la puissance constituait à ses yeux une ombre épaisse, racine de maux nombreux, surtout dans les rapports humains. » (C.G.Jung et la voie des profondeurs, Éditions La Fontaine de Pierre)

    Amezeg

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  3. Bonjour Ariaga, et Amezeg.

    Amezeg, le passage de Jung que vous citez est tout à fait approprié. En effet, dans les rapports humains, la femme en préférant la plupart du temps, se vivre en tant qu’anima de l’homme, c’est à dire en renonçant à assumer la responsabilité d’elle même, permet aussi à son désir de puissance et de prestige resté dans l’inconscient d’exister et de se développer.

    Amitiés,

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  4. Anonyme5:54 AM

    Oui, Isabelle.
    On peut sans doute se dire que le désir ce puissance et de prestige d’une femme naît souvent d’un besoin de reconnaissance d’elle-même à ses propres yeux et aux yeux des autres, besoin causé par son effacement d’elle-même derrière le rôle mal assumé, mal vécu, de n’être "que" l’anima de l’homme. Changer cela est de la responsabilité de toute femme, mais on peut ajouter qu’en encourageant chez une femme le choix de ce rôle effacé, voire en l’imposant parfois, l’homme est également l’artisan de son propre malheur, sans bien s’en rendre compte...

    Amezeg :-)

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