Cette fonction transformante est similaire aux opérations décrites par les alchimistes. Jung la décrit comme un potier, un magicien et un artisan du vivant : une instance psychique qui travaille la matière brute des émotions, des visions et des expériences pour les mener vers une configuration plus supportable.
La mythologie confirme cette intuition clinique : les Cabires, Héphaïstos, ou encore les divinités-forgerons représentent précisément ce travail souterrain, invisible, qui façonne et réorganise les éléments primitifs. Ce sont des représentations du processus psychique lui-même.
Au fond, chacun porte en lui un “petit Merlin” — une capacité interne d’élaboration qui, lorsqu’elle n’est pas entravée, permet à la vie psychique de redevenir mouvante, créatrice et légère.
Cette dimension n’est pas magique : elle est clinique. Elle rappelle que le soin n’est pas seulement une réduction de symptômes, mais aussi une relance des processus de transformation, là où la psyché forge, réorganise et symbolise ce qui, autrement, resterait informe ou douloureux.

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