04 décembre 2025

 



J’ai écrit dans un post précédent que mon chemin avait commencé par l’apparition d’une image du féminin blessé. 

Ce rêve, qui remonte à plusieurs années, a demandé un long cheminement avant que je puisse en saisir le sens profond. 

Ce processus m’a montré, de manière très concrète, que l’interprétation du matériel psychique — et en particulier des rêves — exige une patience extrême. 

Dans ma pratique clinique, je le constate chaque jour : l’interprétation doit toujours respecter le niveau d’élaboration où se trouve le patient, et accompagner son rythme propre, sans précipitation. 

Un rêve, par exemple ne livre jamais son sens d’un seul coup ; il s’ouvre par strates, au rythme propre de la psyché. Surtout lorsqu’un complexe est actif, une longue traversée peut être nécessaire avant que l’image onirique passe de l’affect brut au symbole vivant. 

Le rôle de l’analyste n’est pas de précipiter cette transformation, mais d’accompagner la maturation du matériau psychique. 

Cela requiert une qualité centrale : la capacité d’accueillir, - qui fait partie des propriétés du principe féminin intérieur - la capacité d’offrir un espace où l’affect puisse être tenu sans être interprété trop tôt. 
C’est une véritable hospitalité psychique. 

Ce travail d’unification m’évoque la Déesse Isis, rassemblant patiemment les morceaux d’Osiris : elle ne force rien, elle recueille, elle porte, elle réunit. De la même manière, l’analyste veille, soutient et attend, jusqu’à ce que la psyché elle-même, suffisamment contenue et respectée, accomplisse l’œuvre de recomposition intérieure



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